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Un fauteuil mortel - la sédentarité un risque insidieux

L’inactivité physique et la sédentarité sont en passe de devenir les maux du siècle. L’inactivité physique est déjà considérée comme la première cause de mortalité évitable devant le tabagisme selon l’Observatoire Nationale de l’Activité Physique et de la Sédentarité (ONAPS).


Bien souvent nous considérons à tort la sédentarité comme le fait de ne pas avoir d’activité physique. Il est possible d’être très actif voire grand sportif et sédentaire. On ne parle pas ici de e-sport ou d’echecs même si ce sont des sports à part entière.


Selon l’ANSES, l’inactivité physique « caractérise un niveau insuffisant d’activité physique d’intensité modérée à élevée, ne permettant pas d’atteindre le seuil d’activité recommandée de 30 minutes d’activité d’intensité modérée, au moins 5 fois par semaine … ».


Afin de compléter cette définition, il est essentiel de connaitre celle de l’activité physique. Selon l’ANSES, elle « comprend tous les mouvements corporels produits par la contraction des muscles squelettiques entraînant une augmentation de la dépense énergétique au-dessus de la dépense de repos». Ce n’est pas spécifiquement une activité sportive mais le fait de mobiliser le corps tout simplement de bouger est donc une activité physique.


Quelles différences entre inactivité physique et sédentarité ?


La sédentarité trouve racine dans le terme latin sedentarius qui signifie être assis. Selon l’ANSES, la sédentarité est « une situation d’éveil caractérisée par une dépense énergétique faible, en position assise ou allongée (excluant le sommeil) ». On retrouve donc dans la sédentarité des activités telles que le travail de bureau, la conduite, certains loisirs (jeux vidéos, lecture),  les transports passifs, etc.


Il est donc possible de rester assis 7 h (sédentarité) dans la journée tout en pratiquant 2 h de sport intense (activité physique), et d'être considéré comme un sédentaire ayant une activité physique intense. L’un n’empêche pas l’autre.

L’ONAPS défini 3 niveaux de sédentarité :

  • Faible < 3h/jour

  • Modéré 3-7h/jour

  • Elevé > 7h/jour


Rien qu’au travail, il est facile de passer 7h assis devant un écran en considérant le transport (voiture, transports en commun) on est vite à un niveau de sédentarité élevé. La sédentarité est un risque professionnel bien souvent oublié.


Beaucoup d’entre nous sont donc considérés comme sédentaire et se portent très bien, alors que nous vaut un titre si alarmant ?


Le professeur Michel Galinier, chef de service en cardiologie, dresse le constat suivant :

  • au-delà de 4h assis par jour, chaque nouvelle heure augmente la mortalité de 2%.

  • au-delà de 10h elle majore le risque de mortalité à 34%.

Globalement la sédentarité augmente les risques de développer un diabète de type 2, des cancers, des maladies cardiovasculaires (infarctus, AVC, hypertension artérielle), de l’obésité. Elle augmente aussi le risque de souffrir de lombalgie, d’ostéoporose, d’anxiété ou de dépression. Elle peut donc à terme devenir mortelle.


Pourquoi le simple fait d’être assis engendre de telles conséquences ?


Le corps humain est physiologiquement conçu pour être en mouvement sans quoi il peut dysfonctionner. Pour le faire fonctionner le coeur est un organe vitale qui fait office de moteur. Il permet de faire circuler le sang pour alimenter en oxygène les muscles, les organes et le cerveau.


Le coeur à besoin d’être activé et entrainé pour pouvoir performer. Le mouvement permet de l’activer sans quoi, il a tendance à perdre sa puissance de contraction et achemine moins de sang dans l’organisme.

Le cerveau est alors moins bien irrigué ce qui engendre une baisse d’activité des neurones. Les muscles ont eux aussi besoin d’être mobilisés pour fonctionner sinon ils s’atrophient.


Une étude destinée aux agences spatiales menée par la physiologiste Audrey Bergouignan montre les effets rapides et spectaculaires de la sédentarité sur le métabolisme. Le but était d’étudier les conséquences de la position allongée durant 3 semaines à 3 mois sur le métabolisme.

Les résultats sont sans appel dès les premiers jours sont observés des dérèglements métaboliques similaires aux personnes diabétiques et obèses.

  • Il y a une augmentation du taux de lipides dans le sang, associé à une incapacité du corps à les bruler. Le corps brule de préférence des glucides pour produire de l’énergie. Il y a donc une accumulation des lipides dans les tissus adipeux, dans les muscles, les os, le foie, le pancréas, etc.

  • Associé à cela le corps développe une résistance aux effets de l’insuline, l’hormone qui donne au corps le signal d’utiliser les glucides dans le sang. Cette insulinorésistance est observé au bout de 2-3 jours de sédentarité totale.

Après ce constat alarmant, il est vital de s’intéresser aux solutions !


En premier lieu pratiquer une activité physique régulière est toujours bon mais ne suffit pas à contrer les dommages métaboliques liés à la sédentarité.


Pour rappel, la sédentarité est le fait de rester assis ou allongé. Attaquons-nous donc à la source du problème, en passant régulièrement d’une position assise à debout. Ce qui permet d’activer et de faire travailler certains muscles dont le coeur, on limite l’atrophie musculaire et on réduit les risques cardiovasculaires. Mais si la posture debout est prolongée, on augmente les problèmes de circulation veineuse.


L’idée est donc de combiner ces deux solutions : augmenter l’activité physique tout en diminuant le temps passé assis.


Dans le même sens, Audrey Bergouignan montre que fragmenter son activité tout au long de la journée améliorerait de façon plus importante les constantes métaboliques plutôt qu’une activité physique en une séance.


En conclusion, la solution serait donc à porter de tous : se lever 5 min toutes les heures pour marcher, s’étirer, faire le ménage, aller chercher des documents permettrait d’améliorer significativement les constantes métaboliques et ainsi réduire considérablement le risque de mortalité. Il n’est donc pas nécessaire d’être un sportif aguerri pour lutter contre les effets de la sédentarité.







Sources :


https://www.who.int/dietphysicalactivity/factsheet_inactivity/fr/ https://lejournal.cnrs.fr/articles/peut-contrer-les-mefaits-de-la-sedentarite La sédentarité au travail : un risque professionnel à part entière, F. Dutheil & al, Février 2020



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