Qui n'à jamais subi l'injonction suivante : "Tiens toi droit, tu vas te faire mal au dos !".
A laquelle il est possible de répondre :
- qu'anatomiquement le dos ne peut pas être droit il est composé de courbures plus ou moins prononcées en fonction de la morphologie de chacun (cyphose et lordose), ce qui permet sa protection et sa mobilité ;
- et que le mouvement permet le fonctionnement de notre corps. Le contraindre à se tenir droit va à l'encontre de ce principe.
Les croyances et communications nous laissent penser que les "mauvaise postures" sont la cause des douleurs musculo-squelettiques. Sans suspens, cet article s'attache à démontrer le contraire au regard des dernière études scientifiques.
Afin de mieux comprendre ce qui va suivre, il est important de définir la douleur.
Qu'est ce que la douleur ?
Selon l'Association Internationale pour l'étude de la douleur (IASP) :
"la douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle, ou décrite dans ces termes."
Concrètement comment ça fonctionne ?
La douleur est d'abord une information transmise des nerfs à la moelle épinière puis jusqu'au cerveau.
Ce dernier la traite, si il estime qu'il y a un problème et l'exprime sous la forme d'une sensation douloureuse que l'on peut considérer comme une alarme nous signalant d'agir. La douleur nous informe qu'il y a un problème sur lequel il faut agir.
Cependant le cerveau peut être influencé par d'autres facteurs tels que les émotions, les croyances, l'expérience, sa sensibilité, etc. Ce qui peut biaiser l'interprétation qu'il fait de l'information en faisant abstraction de la douleur, en la minimisant ou en l'amplifiant.
La "mauvaise" posture est-elle la source de nos douleurs ?
Il semble que non ! Les études scientifiques n'ont à ce jour pas démontré de lien entre douleur et posture que ce soit lors d'une activité sédentaire ou physique avec répétition de flexion, torsion et port de charge (Kwon et al, 2011).
Il n'y a donc pas de bonne ou de mauvaise posture.
Le corps s'adapte aux contraintes qu'il subit, plus il est sollicité plus il se renforce et inversement. C'est pourquoi, les rameurs de haut niveau ont beau effectuer des flexions et des extensions à répétition avec tirage de charge, il ne sont pas particulièrement sujets aux meaux de dos (Stange et al, 2012). Leur corps s'est adapté aux contraintes. Il en est de même dans certaines cultures où il est courant de manger accroupie sans pour autant souffrir.
Mais alors qu'est ce qui nous fait souffrir ?
Plusieurs pistes sont mises en exergue :
Si ni la posture et ni les contraintes causent les douleurs, on peut envisager que c'est la combinaison de plusieurs facteurs tels que le facteur génétique, les habitudes de vie (tabac, obésité, sédentarité, manque de sommeil), l'état émotionnel (stress, anxiété, dépression) et l'environnement (ambiance thermique).
Pour une activité sédentaire, il est aussi envisageable que les douleurs ressenties lors d'une inactivité soient un message d'alerte du corps pour qu'il bouge et fonctionne au mieux.
Les croyances peuvent aussi induire des douleurs par effet nocebo. Etre convaincu d'être dans une posture nocive pour notre corps peut amplifier le signal douloureux créé par le cerveau.
Pour conclure :
La bonne posture bien souvent dos droit tête haute serait une croyance ancrée dans nos cultures mais surtout une question d'esthétisme et de prestance.
L'idée serait que la bonne posture est celle qui est confortable et dynamique.
Mais concrètement quelles sont les solutions ? Pour en savoir plus n'hésitez pas à consulter le prochain article.
Cet article fait état des avancées scientifiques du moment.
Sources :
Systematic review : occupational physical activity and low back pain. Kwon et al, 2011.
The prevalence of low back pain among former elite cross-country skiers, rowers, orienteers, and non, athletes : a 10-year cohort study. Stange Foss et all, 2012.
10 clés pour un corps en bonne santé. Major Mouvement, 2020.
www.comprendresondos.fr
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